Les avancées du programme nucléaire nord-coréen et l’escalade verbale entre Washington et Pyongyang obligent Tokyo à se placer « en alerte élevée ».

Le 9 août fut cette année particulier au Japon. Alors que Nagasaki (Sud-ouest) commémorait le bombardement atomique américain de 1945 et que le maire de la ville, Tomohisa Taue, appelait le premier ministre Shinzo Abe à signer le traité d’interdiction des armes nucléaires conclu le 7 juillet aux Nations unies (ONU) par 122 pays au terme de négociations auxquelles Tokyo a refusé de participer, le ministre de la défense Itsunori Onodera évoquait de son côté la Corée du Nord.
Le niveau de menace représenté par le régime de Kim Jong-un « nous oblige à rester vigilant », a-t-il déclaré, ajoutant que les avancées du programme nucléaire nord-coréen et l’escalade verbale entre Washington et Pyongyang obligeaient le Japon à se placer « en alerte élevée ».
Le 8 août, réagissant aux menaces formulées par la Corée du Nord après l’adoption de nouvelles sanctions par l’ONU après son tir de missile du 28 juillet, le président américain Donald Trump a exhorté Pyongyang à cesser de menacer son pays au risque de se heurter « à un feu et à une fureur que le monde n’a jamais vus jusqu’à présent ».
En réponse, l’agence nord-coréenne KCNA a évoqué la possibilité de tirs de quatre missiles balistiques Hwasong-12 vers les bases américaines de Guam, dans le Pacifique.
Manœuvres conjointes avec les Etats-UnisLe 8 août également, le ministère japonais de la défense a rendu public son livre blanc pour 2017. Ses auteurs estiment que Pyongyang pourrait avoir suffisamment miniaturisé ses armes nucléaires pour pouvoir en équiper les ogives de ses missiles balistiques intercontinentaux. « Le risque de voir la Corée du Nord déployer des missiles nucléaires pouvant atteindre le Japon va croître avec le temps », précise le document.
Cette évaluation rejoint celle formulée fin juillet par la Defense Intelligence Agency, le renseignement militaire américain, qui voit dans cette miniaturisation une menace directe pour les Etats-Unis.
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