Après avoir égorgé ses deux enfants, Bara Touré a recueilli leur sang, qu’il a mélangé avec celui d’un chat noir et d’un chien. Puis, il a concocté un bain mystique dans la maison contiguë à la scène de crime où le couteau, qui l’a perdu, a été retrouvé, a informé Libération qui est revenu, dans sa livraison du jour, sur les détails d’un sacrifice humain.
« Une force surnaturelle m’a recommandé de les tuer. C’était plus fort que moi et je n’ai pas hésité ». C’est l’une des dernières confidences faites par Bara Touré avant sa mise en route vers le parquet de Diourbel. La thèse d’une vengeance sur ses deux épouses, qui l’auraient trompé, évoquée au début de l’enquête, a été écartée. Libération d’ajouter que les enquêteurs ont formellement établi qu’il s’agit d’un crime rituel, pour ne pas dire sacrifice humain. Plusieurs indices graves et concordants permettent de le penser.
3 têtes de chats noirs cachées dans une armoire
D’abord, lors d’une seconde perquisition effectuée dans la chambre de Bara Touré après son interpellation, les policiers ont découvert tout un arsenal mystique dont trois têtes de chat cachées dans un coin de son armoire. Auparavant, dans la maison contiguë à la sienne où l’arme du crime a été retrouvée, la police avait constaté, à l’époque, la présence d’un chat noir égorgé et d’un chien pendu, agonisant. L’animal, éventré et dépouillé de certains de ses organes, a été abattu sur place. Le couteau qui a servi à cette sale besogne, étaient planquée sous le lit de la chambre du père.
Pire, selon toujours Libération, il ressort de l’enquête, qu’après avoir tué ses deux enfants le 27 septembre dernier, Bara Touré a recueilli leur sang pour le mélanger avec celui du chat et du chien avant de prendre un bain mystique dans la maison en construction.
« Je ne sais pas ce qui m’a pris. Si je le savais, j’allais vous le dire », a répété sans cesse Bara Touré. Dans tous les cas, son acte a été sans pitié. En effet, détaillent nos confrères, le certificat de genre de mort délivré suite à l’autopsie des enfants faisait état d' »une mort causée par une plaie traumatique horizontale à deux angles aigus, cervicale antérieure mesurant 7x4cm de diamètre (pour Serigne Mbacké Touré) et 8,5×5 de diamètre (pour Mame Daouda Touré), avec section des organes du cou et de rachis à la suite de coups et blessures par un objet tranchant ».
Comme le révélait le journal, un rapport d’expertise médico-légal, venu de Bordeaux, a fait ressortir les traces de l’empreinte génétique de Bara Touré sur les deux couteaux retrouvés sur la scène de crime et dans la maison où il a pris son fameux bain. De même le sang des victimes a été également découvert sur le pantalon blouson que portait Bara Touré la nuit du double assassinat.