Le président des Etats-Unis Donald Trump s’est rendu hier, mardi 30 août, au Texas pour voir sur place l’ampleur des dégâts, discuter avec les autorités locales, évaluer leurs besoins, et assurer les populations sinistrées qu’elles pouvaient compter sur l’aide du gouvernement fédéral après le passage de l’ouragan Harvey.
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le numéro un américain fait face à deux crises en même temps : Harvey et la Corée du Nord. C’est dire que chacun de ses mots, chacune de ses décisions, sont examinés à la loupe. Il a l’occasion, s’il se montre à la hauteur, d’essayer de regagner un peu d’estime chez ses compatriotes.
Donald Trump, avec à ses côtés Melania, a quitté la Maison Blanche dans la matinée de mardi, vêtu pour les circonstances : pantalon kaki, anorak, casquette de baseball blanche. L’avion présidentiel Air Force One s’est posé à Corpus Christi, première ville frappée de plein fouet par Harvey, trois heures plus tard.
Premier arrêt pour un entretien avec les autorités locales et les fonctionnaires de la FEMA, l’Agence fédérale pour les secours d’urgence. Un peu après, perché sur un camion de pompiers, Donald Trump s’est adressé aux habitants de Corpus Christi, maintenus à distance.
Nous vous aimons, nous sommes ici pour nous occuper de vous, a-t-il assuré à une foule enthousiaste. « Ce qui s’est passé, c’est historique, c’est épique, mais vous savez quoi, c’est arrivé au Texas, et le Texas peut tout surmonter ! », a lancé le président, brandissant le drapeau de l’Etat sous les applaudissements.
Donald Trump s’est ensuite envolé pour Austin, la capitale du Texas, pour de nouveaux entretiens avec le gouverneur et les responsables locaux et fédéraux. Une discussion qui a porté sur la reconstruction. Il s’agira d’un projet coûteux, a déclaré le président américain.
Donald Trump sera jugé pour sa capacité à obtenir des résultats avant tout
Le locataire de la Maison Blanche a regagné Washington dans la soirée. Il doit maintenant tenir ses promesses et obtenir du Congrès les fonds nécessaires. Il sera plus jugé sur l’aide réelle qu’il fournira aux Texans que sur une visite de quelques heures dans un Etat en détresse.
D’autant que d’une manière générale, si la visite présidentielle a été appréciée des Texans, l’aller-retour manquait quelque peu d’empathie pour les sinistrés. Donald Trump a surtout loué le travail des autorités, des volontaires. Il s’est félicité de la bonne coordination entre les services locaux et fédéraux.
Le président a dit qu’il voulait que la gestion de la catastrophe reste comme un modèle de ce qu’il faut faire en pareils cas – sous-entendant qu’il n’avait pas fait comme George Bush en 2005 -, mais il n’a pas eu de contact physique avec les habitants, hormis à Corpus Christi, où il est cependant apparu très à distance.
Lorsqu’il s’était rendu, même tardivement, en Louisiane après le passage de Katrina, en 2005, George W. Bush avait serré des mains et pressé les gens sur sa poitrine. Idem plus tard avec Barack Obama, à l’occasion d’autres catastrophes. Donald Trump, pour sa part, n’a eu de contacts qu’avec les autorités.
Mais en termes d’image, il a tout de même bien fait de se rendre au Texas, où il a volontairement évité Houston et les autres zones inondées pour ne pas créer de distraction, alors que les opérations de sauvetage se poursuivent et que des centaines de personnes attendent toujours d’être secourues.